un type faisait un pot de départ ce midi...

en fait c'est ingrat les pots de départ, personne ne l'aimait dans la boite. et pourtant tout l'étage est passé, tous aglutinés devant le buffet...

finalement je regrette pas d'être partie en disant juste bonsoir, c'est simple, discret. une sortie par la porte de derrière, comme à mon habitude.

Je voulais simplement te dire
Que ton visage et ton sourire
Resteront près de moi sur mon chemin
Te dire que c'était pour de vrai
Tout c'qu'on s'est dit tout c'qu'on a fait
Qu'c'était pas pour de faux que c'était bien
Faut surtout jamais regretter
Même si ça fait mal c'est gagné
Tous ces moments tous ces mêmes matins
J'vais pas te dire qu'faut pas pleurer
Y'a vraiment pas d'quoi s'en priver
Et tout c'qu'on a pas loupé le valait bien
Peut-être on se retrouvera
Peut-être que peut-être pas
Mais sache qu'ici bas je suis là
Ca restera comme une lumière
Qui m'tiendra chaud dans mes hivers
Un petit feu de toi qui s'éteind pas...

Confidentiel (Goldman)

dans le métro, qui m'emmenait comme tous les matins à mon petit bureau, une femme enceinte est entrée quelques stations avant que je ne descende. et je me suis rendue compte d'une chose.

d'abord que les parisiens sont d'un égoïsme impressionant, elle n'était pas rentrée que toutes les personnes assises ont baissé les yeux de peur de croiser son regard et de devoir se lever pour qu'elle puisse s'assoir.

je lui ai naturellement proposé ma place et quand je me suis retrouvée debout je me suis sentie... bien. honteusement bien... alors que ce que je venais de faire était normal, rien d'exceptionnel. j'avais l'impression d'être comme ces parents qui ne font pas attention à leurs enfants et qui, pour se soulager la conscience, leur offrent des cadeaux par dizaine au lieu de passer du temps avec eux.

ce petit épisode m'a montré que j'avais raté quelque chose ces derniers jours... j'ai beau chercher, je ne trouve pas quoi...

ce matin je suis entrée dans le bureau d'un directeur faire signer des documents, il était en entretien avec des types de son équipe. j'aurai pu poser mes feuilles sur son bureau et revenir les chercher plus tard seulement il ne m'a pas laissé le temps, il m'a fait son plus beau sourire comme si je venais de le sauver du monologue de son interlocuteur et a signé toutes mes feuilles.

pendant qu'il s'appliquait à sa tâche le type que j'avais involontairement intérrompu me regardait avec... vous savez, cette petite lumière dans le regard pour vous faire comprendre que pour lui vous n'êtes pas la bienvenue et en même temps de la rage parce que son chef vous préfère vous, petite remplaçante qui vient de finir ses études...